Suivez-nous

Terre fiévreuse : SOS climatique

Imprimer
06.03.24
À ce jour, la plupart des scientifiques, des responsables politiques et de plus en plus de citoyens s’accordent sur la nécessité d’intervenir pour réduire les causes des changements climatiques constatés depuis une vingtaine d’années.

En France, la prise de conscience par la population de l’urgence climatique s’est accélérée à la suite de la COP 21 réunie à Paris en décembre 2015 qui a vu l’adoption d’un vaste traité par 196pays. Juridiquement contraignant, il visait notamment à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale en dessous des 2 °C à l’horizon 2100. Aujourd’hui, après la COP 26, tous s’accordent sur la nécessité de limiter cette augmentation à 1,5 °C !

Le GIEC tire la sonnette d’alarme

En effet, le rapport du GIEC de mars 2023 démontre que nous avons pris du retard par rapport aux ambitions de l’accord de Paris. Les efforts actuels demeurent nettement insuffisants pour honorer les engagements pris dans ce cadre. Depuis 1900, la température moyenne a augmenté de 1,1 °C (+ 1,6 °C pour les terres et + 0,88 °C pour les mers) mais devrait être de + 3,2 °C en 2100. Les conséquences de cette hausse de température commencent aujourd’hui à se faire sentir et risquent d’engendrer des répercussions considérables si les seuils précités sont dépassés. On pourrait alors constater des périodes de sècheresse, de vagues de chaleur, de précipitations entraînant des crues importantes, de tempêtes de plus en plus fréquentes ainsi qu’une élévation du niveau de la mer ; phénomènes naturels dévastateurs qui altéreraient fortement la biodiversité. Nous ferons alors face à des migrations de populations, des « refugiés climatiques » qui ne manqueront pas de déstabiliser les pays accueillants.

Les changements déjà observés sont les suivants :

  • augmentation à un rythme croissant du niveau moyen de la mer de 0,2 m depuis 1900 ;
  • atteinte à la biodiversité et modification de certains éco-systèmes ;
  • recul des glaciers et dégel du pergélisol ;
  • atteinte des réserves d’eau douce ;
  • réchauffement et acidification des océans ;
  • préjudices économiques pour l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’énergie.

Cette augmentation de la température découle principalement des émissions de gaz à effet de serre. En dépit des prémices d’une diminution de production des gaz à effet de serre (GES : CO2, CH4, N2O) par rapport aux dix dernières années. Il devient donc impératif de les réduire drastiquement afin d’atteindre, d’ici 2050, une neutralité carbone totale. Cependant, même en réduisant considérablement ces rejets, des émissions résiduelles subsisteront, nécessitant alors une compensation par la capture de ces gaz, que ce soit de manière naturelle ou industrielle. 

Objectif : neutralité carbone

Pour avoir toutes les chances d’atteindre l’objectif 2050, la France devra réduire dès 2030 ses rejets de GES de 50% (soit – 55 % en émission nette) et ainsi rejoindre les ambitions de l’Union européenne. Bien que la France ait amorcé timidement la réduction de ses émissions après la COP 21, avec une diminution de 1 % par an, suivie de 2 % à partir de 2020 et de 2,7 % en 2022, il est réjouissant de constater un changement significatif en 2023, marqué par une réduction notable de 4,3 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce rythme devrait permettre de respecter les objectifs de 2030. Mais cette réduction des GES doit évidemment être pilotée et accompagnée par un plan gouvernemental, et surtout recueillir l’adhésion de tous, professionnels et citoyens. L’urgence de la situation ne laisse plus place à l’attente ou au scepticisme. L’initiation précoce d’une action efficace contre les gaz à effet de serre rendra la transition vers le « zéro émission » plus acceptable pour les populations. Tout retard imposera l’adoption de mesures contraignantes, coûteuses et douloureuses. Si la réduction des GES est vitale et prioritaire pour notre avenir sur la Terre, ce n’est pas le seul défi qui se présente. Figurent également et de manière non exhaustive, celui de nourrir 8 milliards de Terriens, demain 10 milliards, remplacer les énergies fossiles, stopper la pollution de la mer et celle causée par les plastiques et arrêter toutes les atteintes à la biodiversité.

Avenir optimiste

Un sondage réalisé par Toluna et Harris Interactive, publié le 21 janvier 2024, révèle que les Français déclarent que le réchauffement climatique est leur deuxième préoccupation derrière le pouvoir d’achat. Neuf Français sur dix pensent qu’ils devront changer leurs habitudes. Ils adhèrent à certaines propositions qu’ils jugent prioritaires comme la végétalisation des villes, la diminution des besoins énergétiques des habitations, le développement des transports en commun, et l’évolution de l’agriculture pour émettre moins de GES et consommer moins d’eau. Ces défis peuvent être relevés en adoptant une approche optimiste fondée sur les progrès scientifiques, la conscience mondiale des enjeux climatiques et l’engagement individuel envers les plans de transition. Tout vaut mieux que de succomber au pessimisme, au repli sur soi, à l’autarcie ou encore à l’exil sur Mars…

Lexique

COP : la COP, abréviation de Conférences des parties (États), se tient annuellement depuis 1995, avec la première édition à Berlin. Il existe trois COP dédiées respectivement à la biodiversité, à la lutte contre la désertification et aux changements climatiques. Ces conférences ont été instaurées lors du sommet de la Terre de Rio en 1992, réunissant 178 pays pour la conférence décennale de l’ONU sur l’environnement et le développement durable.
GIEC : le GIEC, acronyme du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, rassemble 190 pays. Établi en 1988 sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement et de l’Organisation météorologique mondiale, le GIEC évalue et synthétise les travaux scientifiques, techniques et socio-économiques relatifs aux changements climatiques.

Jean-François Seret

Savoir

Dernières actualités

20
Mar
2024

La santé bucco-dentaire à l’honneur le 20 mars

Plus que quelques jours avant la journée mondiale de la santé bucco-dentaire ! À cette occasion, la FDI lance une

lire la suite

08
Mar
2024

Liberté – Égalité – Maternité : Un combat porté par les Chirurgiens-Dentistes de France

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, les Chirurgiens-Dentistes de France (CDF) alertent sur l’injustice persistante concernant

lire la suite

06
Mar
2024

Il soigne sa danse

Le lien entre la danse et la dentisterie n’a, de prime abord, rien d’une évidence. Et pourtant, Pierre-Benjamin Nantel, chirurgien-dentiste

lire la suite

06
Mar
2024

La thèse sur la « bouche du nageur » récompensée

Hamed Smida a reçu, lors du dernier congrès de l’ADF, le prix « Sujets scientifiques, cas ou situations cliniques et/ou

lire la suite

06
Mar
2024

« La Belle équipe » revient !

Face au succès de la formation « La Belle équipe » proposée en septembre dernier, CDF Formations et la Binhas

lire la suite

01
Mar
2024

Et voguent les CDF

Souvent parle-t-on de la « maison » CDF… Mais pour cette assemblée générale du 15 décembre dernier, le terme de

lire la suite