Inutile d’être un expert pour dire que le soin le plus écoresponsable qui soit est le soin qu’on ne fait pas !
Proclamée récemment « journée internationale zéro déchet » par les Nations unies, la journée du 30 mars dénonce également les attitudes de surconsommation et fait écho aux objectifs écologiques sur un plan plus global de préservation de la planète. Toutes les politiques publiques ont dorénavant un volet écologique et s’agissant de l’activité des chirurgiens-dentistes, un groupe de travail conventionnel est prévu dès 2024 pour « le développement de démarches écoresponsables des cabinets dentaires ».
Le système de soins français produit 8 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. Près de la moitié est issu de l’offre de soins (45 %) et le reste concerne les médicaments et dispositifs médicaux.
La baisse attendue dans notre secteur est de 5 % par an jusqu’en 2050 pour être dans les clous des engagements pris par la France. Pour cela, la feuille de route sur la planification écologique du système de santé publiée par le ministère de la Santé et de la Prévention en décembre dernier fixe 8 domaines d’actions et notamment les achats durables, les soins écoresponsables et la gestion des déchets.
La profession n’a pas attendu pour adopter des pratiques vertueuses en matière d’écologie avec le respect de contraintes sur les déchets de soins, y compris pour les eaux usées. De la même manière, l’ensemble des fournisseurs fait de l’écologie un argument commercial pour répondre à la demande des chirurgiens-dentistes.
Alors comment aller plus loin ? Comment sortir des mesures gadgets qui n’auront d’incidence qu’à la marge pour engager une vraie dynamique de fond ?
Inutile d’être un expert pour dire que le soin le plus écoresponsable qui soit est le soin qu’on ne fait pas ! Ainsi, les incitations à toujours plus de prévention sont les plus éco-conscientes et la Convention dentaire qui entre en application ne manque pas d’intérêt à ce niveau. Dans le contexte démographique actuel, les prises en charge préventives sont malheureusement bien souvent limitées par la capacité d’action des chirurgiens- dentistes, débordés par des besoins de soins auxquels il faut déjà répondre.
On ne peut que souhaiter l’arrivée rapide des assistants dentaires de niveau 2 pour développer la prise en charge préventive dans les cabinets dentaires, sans altérer le temps médical curatif pour les chirurgiens-dentistes.
Pour un effet à court terme, le regroupement des actes visant à réduire le nombre de rendez-vous est sans aucun doute le levier le plus important pour diminuer l’impact environnemental de notre activité de soins.
Moins de déplacements pour les patients, c’est moins de déchets et de consommation dans tous les domaines pour un plan de traitement identique. Le groupe de travail conventionnel sur le « développement de démarches écoresponsables des cabinets dentaires » doit aboutir à des mesures qui tiennent compte de ce paramètre.